Processus de recrutement mafia

Informations importantes :

L'omertà, le code de silence, était ainsi consacré, exigeant de tout « homme d'honneur » de se taire plutôt que de trahir ses pairs.

Les membres initiaux de la mafia étaient souvent des déshérités, contraints à la mendicité ou au brigandage après avoir été chassés de leurs terres. Cependant, il y avait aussi une composante de riches propriétaires terriens qui expulsaient les paysans et rétribuaient les hommes de main pour percevoir des taxes et extorquer des fonds sans passer par les voies légales. Dans un contexte où la pauvreté touchait à la fois les classes inférieures et supérieures, les liens sociaux se resserraient. L'honneur et la parole donnée devenaient des valeurs cruciales, donnant naissance à l'idée de l'onorata società, (société des hommes d'honneur) qui valorisait le silence et l'action.

Aujourd'hui, l'omertà est toujours aussi capitale pour les mafias. Ce qui a principalement changé, c'est que le processus de recrutement d'une mafia se fait surtout au sein même de la famille d'une part, et éventuellement parmi les proches de confiance d'autre part. La hiérarchie de la mafia reste stricte cependant.

Chaque mafia a son processus de recrutement propre. Pour les grandes mafias italiennes notamment, le peu d'informations ayant fuité parle d'un rituel très minutieux.

Le rituel d'initiation

Dès l'âge de raison, et souvent de père en fils, excepté dans la famille Coditi où les membres sont inclus sans discrimination de genre, le jeune est imprégné des valeurs mafieuses. Il est observé, jaugé longuement par les anciens, puis prudemment abordé par des sous-entendus, des demi-silences ou allusions. Cette introduction est à sens unique et on ne sort de l'honorable société que mort ou exclu.

Le rite d'initiation connu de l'une des grandes familles mafieuses italiennes est que le néophyte est réuni avec au moins trois « hommes d'honneur » de la famille et le plus vieux membre l'avertit que cette « maison » est signifiée pour protéger le faible contre l'abus de pouvoir ; il pique alors le doigt de l'initié et renverse son sang sur une image sacrée, d'habitude un saint. L'image est placée dans la main de l'initié et liée par le feu. Le néophyte doit résister à la douleur du feu, passer l'image d'une main à l'autre, jusqu'à ce que l'image soit consommée, tout en jurant solennellement de garder la foi avec les principes de la famille en utilisant la formule « pour voir ma brûlure de chair comme ce saint si je ne garde pas mon serment ».